Le Télégramme

Le Télégramme 28 juillet 2015 Anna Pencoat

Pont l’Abbé  Actus

Roman. Hommage aux femmes des années 20
Ode aux femmes et à la Bretagne, le nouveau roman de Catherine Ganz-Muller prend racine dans le Pays Bigouden, après la Première Guerre mondiale. L’histoire est celle d’Anna Pencoat, une Bigoudène au caractère bien trempé.
« Provoquez le destin ! Il est toujours là, pas loin. Il attend d’être bousculé ! ». Combatif et féministe, le nouveau roman de Catherine Ganz-Muller, bretonne d’adoption, sort « Anna Pencoat », son nouveau roman. Anna Pencoat, une jeune bigoudène de 18 ans, dans le Pont l’Abbé de l’entre-deux-guerres, rejette la vie qu’on lui choisit. Elle refuse le mariage arrangé. Grâce au secours d‘autres femmes fortes de son époque, elle lutte pour son émancipation.

Roman historique
« J’ai longtemps travaillé dans le cinéma, donc quand j’écris, je visualise tout. Je retransmets ce que j’ai dans la tête », explique Catherine Ganz-Muller qui tient à « créer un univers réel ». La romancière s’est documentée pendant plusieurs mois, s’est entretenue avec des bigoudens. Elle a tenu à retranscrire l’univers des années 20 le plus fidèlement possible, à quelques anachronismes près, pour le besoin de la narration.
Elle a puisé son inspiration dans cette « région de contraires : entre la langue bretonne et la langue française, l’école du diable et celle des curés…, relate-t-elle. Des contradictions qui apportent une véritable richesse à ce pays ».

Femmes de caractère
Cette terre à l’identité forte à cette époque lui a fourni matière à aborder le féminisme. « La Première Guerre mondiale a apporté son lot d’atrocités, mais aussi d’énormes bouleversements sociétaux, explique-t-elle. Les femmes ont assumé le travail des hommes partis à la guerre. La condition féminine s’en est ressentie, par exemple sur leur tenue vestimentaire ».
C’est ce pan de l’histoire féminine qui l’écrivaine a souhaité aborder, en attendant son prochain roman plus contemporain. « Je pense qu’aujourd’hui, on recule un peu. J’ai connu les années 70, où l’on militait pour l’avortement, la pilule….Je ne sais pas s’il y a encore des Simone Veil. Aujourd’hui, on court un risque si l’on n’est pas vigilant ».

Originaire de Paris, Catherine Ganz-Muller a vécu une quinzaine d’années à Pont l’Abbé, où elle était bibliothécaire.